Pour la neuvième année consécutive, les adhérents de l’association avaient été invités par Agnès et Nicolas à venir passer une semaine dans ce camping, déjà bien connu depuis nos séjours de 2018, 2019 et 2020. Un grand merci à tous les deux pour leur investissement personnel dans la mise en œuvre depuis tant d’années de ce projet phare de l’association.
Cette année, Pierre-André Bizien nous y avait rejoints afin de lancer la préparation de notre « livre blanc » dont il est chargé. Pour lui, en tant que "plume", c’était une occasion de se plonger dans la vie de tous ceux qui vivent avec la présence permanente de « Gilles ». Il a tenu à nous adresser son ressenti à la suite de toutes ses rencontres.
Jean-François Mittaine, membre de la direction collégiale de l’AFSGT
Chaude et fruitée : la cuvée 2024 du séjour au Camping des Gorges de l'Allier est à peine close qu’on aimerait en laper une dernière gorgée. Si la métaphore liquide colle à ce nouveau chapitre de nos aventures, c’est que nous eûmes bien chaud : en effet, du 27 juillet au 3 août, Maître Soleil n’a pas chômé en ce joli coin d’Auvergne cerné de verdures et de roches. Depuis quelques années, enfants, animateurs et parents se retrouvent au camping de Langeac pour partager quelques jours d’intense bonheur. La famille SGT fusionne comme jamais entre ces bungalows du Far West, les grasses pelouses et les flots de l’Allier.
Au programme de cette année, parmi beaucoup d’activités trépidantes, le fameux apéro des régions, de l’initiation à l’équitation pour les cavaliers en herbe, de la danse avec Anne, des jeux de société, de l’accrobranche, du chant – gracieux, forcément ! – des cafés lecture, des travaux manuels, quelques buffets gargantuesques… au cours desquels notre vaillant président grimpa solennellement sur une chaise et prit la parole pour rappeler le lien fraternel qui nous rassemble dans l’adversité : nous ne sommes ni un club, ni une agrégation de consommateurs, mais plutôt une grande cousinade. Nous sommes une famille, un corps en acte qui va vers un but et qui l’atteindra vaille que vaille.
Aux moments difficiles suivent les heures solaires, pleines de sève et de promesses. Nos jeunes sont des pionniers, des destins en phase d’éclosion qui forceront le respect un jour prochain, lorsqu’on comprendra tout le chemin qu’ils ont parcouru. Cette heure approche chaque fois qu’ils se relèvent, combattants légendaires, l’œil fixe pointé sur l’avenir à écrire.
La jeunesse passe comme une charge de cavalerie, soupirait Julien Green dans son Journal. Notre jeunesse, elle, affronte l’adversité sans destrier ni dague tranchante. Elle avance fièrement, protégée d’une armure insécable, de celles qui sortent de la forge d’Umberto…
Le séjour passa vite, trop vite, entre les cours de danse ou le théâtre de Robin, les conférences époustouflantes de Kerryl et les après-midi kayak.
Le dernier mot revint aux enfants, lors du spectacle de clôture : on chemine de la Terre à la lune, puis de la lune à la Terre, incessamment… C’est ce périple qui est le nôtre, avec nos enfants. Bien autre chose que la malédiction du rocher de Sisyphe, à remonter sans cesse : car entre la lune et la Terre, nous voyageons plus loin que personne, nous surplombons les ciels et traversons toutes les tempêtes émotives. Nous sommes des êtres de chair nue, plus vivants que jamais.
Pierre-André
Agnès et Nicolas, organisateurs du séjour